28 octobre 2005

1ere journée au dispensaire

9h00 - J'écris suis sur la table des vaccinations. Les gens attendent dehors depuis 5h du matin. En fond sonore, les chants chrétiens du matin de toute l'équipe. Tout n'est que chants à Conakry : le ramadan a commencé hier.

Je passe la matinée avec Rose et Cathy : pesée et mesure de dizaines et dizaines de bébés, tous aussi adorables que malnutris.
On envoie ensuite tout ce beau monde aux "causeries", une salle d'éducation-sensibilisation, sur la nutrition, les maladies, etc. C'est là que je vais intervenir : je vais devoir créer toutes les affiches, les "boîtes à images" de chaque causerie.
Ensuite les mamans des malnutris sont envoyées dans la cour-cuisine "Nutrition" où on leur apprend à préparer une bouillie équilibrée. La pluspart donnent riz et infusions à leur bébé, parfois même ne leur donnent pas le sein.

Mana, une peul très anémiée, affaiblie, a fait une fausse couche il y a une semaine. Elle ne comprend même pas les numéros d'appel, je l'aide à se dirigier dans les services. Elle m'a rappelé Fehime, ma soeur kurde.

Après la pause de 11h, où j'ai eu moi aussi eu droit à une délicieuse bouillie manioc-potiron-poisson, Rose, madame chef-causeries, m'accapare et me donne un brief détaillé comme je n'en ai jamais eu.
Je l'ai remarqué chez les malades qu'on amène aux causeries aussi : on sent une vraie envie, une joie d'apprendre.

Dernière tâche de la journée : le conditionnement des médicaments. Ils arrivent en grosses quantités par l'Ordre de Malte (entre autres) mais il faut les reconditionner de manière adaptée pour la population.Rose, Cathy, Ernest, Moussa, Michel... médecin ou aides soignates, tout le monde s'y met. Des feuilles de papier sont récupérées pour se transformer en mini-cornets, dans lesquels on verse les comprimés. Puis on y inscrit 1/1/1 (1 compimé, matin, midi et soir). C'est Jean, monsieur pharmacie, qui distribue, traduisant et expliquant chaque ordonnance en langues peul, malinké, soussou, guerzé...

Avant de partir, on passe à la maternité : Karine est encore en plein boum. Dans la cour, un ballet étonnant : les femmes en travail tournent, "pour faire descendre". Je rencontre mon premier nouveau né guinéen : il est tout blanc ! Encore tout imbibé de liquide amiotique, il ne foncera que plus tard.

Au planning familial, un couple reçoit des conseils : madame a déjà eu deux césarienne et continue à être enceinte !

Une journée ordinaire au dispensaire.